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  • : Le pays de Souram
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  • Lecture (fiction, non-fiction) voyages (y compris mini-voyages du week-end en Suisse) histoire, litt. récente ou non, mots rares & précieux, origines des mots/expressions/noms de lieux
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18 août 2014 1 18 /08 /août /2014 21:25

A l'exception de la fin, où je trouve B.G. bavard comme quelqu'un qui téléphonerait des antipodes et ne parviendrait pas à conclure (seul moment faible de cet ouvrage) j'ai aimé Cher amour.
Coïncidence, je viens de lire La Reine Isabel chantait des chansons d'amour de Hernán Rivera Letelier, et le narrateur visite l'Atacama, dans ce livre, précisément la région désertique minière où se déroule le roman du Chilien Letelier; j'y ai retrouvé la mine "María Helena" ! B.G. insère dans le chapitre chileno l'histoire d'une reine rebelle inca, du conquérant espagnol Diego de Almagro, d'Inés Suarez (une femme à poigne du temps de la première exploration et conquête du nord de ce qui deviendra le Chili) Bref, l'escale au pays longiligne du "cône sud" du continent sud-américain ouvre des horizons vers d'autres histoires. B.G. traduit le nom de Valparaíso par "va au paradis" ! C'est un port chilien rendu célèbre musicalement par une chanson d'Yvonne George (1896-1930) intitulée Nous irons à Valparaiso.

Hardi les gars! Vire au guindeau!
Good bye farewell! Good bye farewell!
Hardi les gars! Adieu Bordeaux!
Hourra! Oh Mexico! Ho! Ho! Ho!
Au Cap Horn il ne fera pas chaud!
Haul away! hé oula tchalez!*
A faire la pêche cachalot!
Hal' matelot! Hé! Ho! Hisse hé! Ho!

Plus d'un y laissera sa peau!
Good bye farewell! Good bye farewell!
Adieu misère adieu bateau!
Hourra! Oh Mexico! Ho! Ho! Ho!
Et nous irons à Valparaiso!
Haul away! hé oula tchalez!*
Où d'autres y laisseront leur os!
Hal' matelot! Hé! Ho! Hisse hé! Ho!

Ceux qui reviendront pavillons haut!
Good bye farewell! Good bye farewell!
C'est premier brin de matelot!
Hourra! Oh Mexico! Ho! Ho! Ho!
Pour la bordée ils seront à flot!
Haul away! hé oula tchalez!*
Bon pour le rack, la fil
le, le couteau!
Hal' matelot! Hé! Ho! Hisse hé! Ho!

*tirez, hé vous, là, halez !

Le fil du récit se déroule ensuite jusqu'aux Philippines, dans un cocktail sismogène composé de rizières en terrasses, de bidonvilles traversés par des trains, de filles vendues et de déchets, le tout arrosé d'une histoire espagnole, nipponne et étasunienne. Quant à Manille (homonyme d'un jeu de cartes en français) Manila elle figure la tiers-mondopolis tentaculaire étouffante et enfiévrée. Ses déshérités assis sur des pointes d'as de pique jouent non à la manille mais à "opération survie" bien malgré eux. La Calcutta insulaire est là-bas. Lien avec Genève: José Rizal, indépendantiste philippin qui a été exécuté en 1896 par les Espagnols qui administraient alors l'archipel, a séjourné à Genève, rue du Rhône, il y a une plaque commémorative.
Cambodge également sur la feuille de route.
B.G. car c'est bien lui, là, promu "écrivain de marine" navigue à bord d'un navire de la marine française de Tunis à Djibouti. L'ombre de l'Esclave du Vivant, en arabe Abd-al Haï, né Henri de Monfreid, flotte dans le sillage narratif comme celle du "K" derrière Stefano Re. On jette l'ancre (l'encre ? pour un écrivain de marine...) dans la fente où se tapit Djibouti, ville-monde éponyme de la petite République de quelque 23'000 kilomètres carrés proclamée le 27 juin 1977 après un référendum sur le statut du territoire. Les trésors de la Mer Rouge de Romain Gary abordaient déjà ce secteur sensible explosif géologiquement et géopolitiquement.
Et entre ces voyages, B.G. raconte avec passion et sans rien cacher du trac, des doutes, des imperfections, ses rôles au théâtre et au cinéma - Richard III de William Shakespeare, Becket ou l'honneur de Dieu de Jean Anouilh...

Tant que j'y suis, je signale cet extrait d'une célèbre chanson de l'auteur interprète chilienne Violeta Parra (1917-1967), Gracias a la vida et qu'on peut écouter sur YouTube:

Gracias a la vida que me ha dado tanto
Me ha dado la marcha de mis pies cansados
Con ellos anduve ciudades y charcos,
Playas y desiertos montañas y llanos
Y la casa tuya, tu calle y t
u patio.

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